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Inventaire des Physionotraces

Directrice : Nathalie Lemoine-Bouchard
Chef de projet : Annie Delatte-Regolle

Quelques mots sur le physionotrace

Il s’agit d’un procédé de reproduction de portraits qui, d’abord dessinés grandeur nature, sont ensuite réduits grâce à un système proche de celui du pantographe (voir dessin par Quenedey ci-contre) et gravés sur une plaque de cuivre. Le client posait de profil et revenait chercher la plaque gravée assortie d’un tirage de 12 exemplaires sur papier. Le procédé permettant des multiples à bon marché eut un succès considérable.

Une source remarquable pour l’iconographie de la société française vers 1788-1820s

Une grande partie des notables a défilé devant le physionotrace : la famille royale, les élus aux différentes assemblées, les acteurs, les marchands et hommes d’affaires de passage à Paris. Le physionotrace est donc une source irremplaçable pour l’iconographie de la société française. Parce que gravés en multiples (12 exemplaires ou davantage), il subsiste un grand nombre de ces portraits gravés, souvent coupés autour du trait et placés dans des médaillons comme des miniatures.

L’inventeur et ses successeurs en France

Gilles-Louis Chrétien (Versailles, 5 février 1754 – Paris, 1811), musicien, peintre en miniature, dessinateur, graveur, est l’inventeur du physionotrace. Il exposa des portraits dessinés avec cet instrument à Paris au Salon de 1793, 1795, 1796, 1798, 1799. Il habitait à cette époque dans le quartier St-Honoré, à différentes adresses : cloître St Honoré, maison du citoyen Benard (1793), puis cour St Honoré maison du libraire Gouzi (1796), puis rue St Honoré vis à vis de l’Oratoire, n° 45. Associé plusieurs années avec Edmé Quenedey, il s’établit ensuite au Palais Royal où Bouchardy (voir plus loin) prit sa succession.

Edmé Quenedey ou Kennedy (Les Riceys-le-Haut, Aube, 17 décembre 1756 – Paris, 15 février 1830), élève de Devosges à Dijon, fut graveur, peintre en miniature et dessinateur au physionotrace, instrument qu’il perfectionna (voir son dessin). Il s’associa avec l’inventeur, Gilles-Louis Chrétien, et travailla à Bruxelles, à Gand, à Paris, à Hambourg.
Les premiers portraits, jusqu'en 1796 et le départ de Quenedey pour Hambourg (1796-1801), ont été catalogués (lettre + numéro) par l'artiste qui notait les noms de ses clients de façon phonétique sur une épreuve qu’il conservait. Ensuite les portraits ne sont plus numérotés mais il y a parfois la date à la suite de l'adresse de Quenedey gravée sous le trait. Sous la Restauration, Quenedey grava des profils sur cuivre selon le procédé de l’aquatinte de Janinet et diffusa ainsi ses portraits soit en tirage en couleur, soit coloriés à la main.

René Hennequin, l’historien de Quennedey, a recensé 850 portraits au physionotrace pour la première année d’exploitation (1788-89), catalogué les portraits jusqu’en 1796 et proposé des identifications à partir des mentions manuscrites. Les portraits ultérieurs ne sont pas catalogués. Quant aux portraits déjà recensés, il serait utile de retravailler avec les moyens actuels sur les identifications proposées dans le passé.
Un fonds provenant de Quenedey et fort d’environ 3000 physionotraces a été divisé en trois fin XIXe siècle- début XXe siècle: un tiers au département des estampes de la Bibliothèque nationale de France, un tiers au musée Carnavalet, un tiers au marchand d'estampes Georges Mas à Paris, bisaïeul de l’actuelle propriétaire de la Galerie Mas, Paris, qui a contribué à l’inventaire fait par R. Hennequin.

Bouchardy (actif en 1808-1840) fut le successeur de Chrétien au Palais Royal où il continua à exploiter ce procédé. Ses physionotraces sont signés sous le trait, sans prénom « Bouchardy, succr de Chrétien au Palais Royal » dès 1808. Ses portraits ne sont pas inventoriés.

M. Vincent, Physionotrace de Quenedey, 1817

Appel aux chercheurs

Certains portraits sont hélas anonymes sur les exemplaires dont nous avons connaissance ; nous FAISONS APPEL aux chercheurs et aux collectionneurs qui possèdent/connaissent des physionotraces dûment identifiés pour tenter de combler les lacunes.

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